Comprendre et maitriser sa copropriété : les nouveaux outils du conseil syndical et des copropriétaires - page 3

Collectif et voisinage

Le concept de copropriété est directement lié à ceux de collectif et de voisinage. La notion de collectif est d’abord liée à la création de la copro puisque celle-ci implique un partage de propriété entre un ensemble de copropriétaires. Le premier collectif à voir le jour est donc le syndicat.

Dans un deuxième temps, la notion de collectif s’applique à l’ensemble des résidents de la copropriété, incluant des copropriétaires et des locataires. La notion de voisinage vient de la proximité qui règne dans les copropriétés, celle-ci étant maximale dans les copropriétés verticales (immeubles, résidences) dans lesquelles les appartements sont contigus, ou du moins à quelques dizaines de mètres les uns des autres. Dans ce cas la proximité des appartements doit être regardée aussi bien horizontalement (au sein d’un même étage) que verticalement (d’un étage à l’autre) car la transmission des bruits se fait dans toutes les directions. Enfin, la proximité des habitants a également lieu du fait qu’ils se croisent régulièrement dans les parties communes (couloirs, ascenseurs, parkings, locaux techniques, entrées, voies d’accès, espaces verts, etc...).

Cette proximité se traduit aussi bien de manière positive - par des échanges d’informations, des discussions, de l’entraide - que de manière négative. En effet, certains habitants peuvent se comporter de manière inappropriée, voire même de façon irrespectueuse ou dangereuse, et sérieusement importuner les autres résidents.

La vie en collectivité nécessite donc des règles, le respect de ces règles, et requiert des sanctions en cas d’abus et de gêne importante occasionnée aux voisins. Le règlement interne de la copropriété est conçu dans ce sens, afin de proposer des règles de fonctionnement et de vie commune.

Ceci dit, il est généralement compliqué de faire comprendre et respecter les règles à l’ensemble des résidents, et en particulier à certaines catégories de locataires. A moins d’avoir à disposition un gardien d’immeuble capable de faire respecter ces règles il devient vite difficile de défendre ses droits et sa tranquillité. Le rôle de « police interne » est alors confié en partie au syndic et en partie au conseil syndical, mais ces deux entités n’ont pas de légitimité forte de ce point de vue.

Les résidents doivent donc faire l’effort de vivre ensemble. Ils sont régulièrement confrontés à des problèmes qui affectent le collectif ainsi qu’à des problèmes de voisinage. Parmi ces problèmes on retrouve très souvent les nuisances sonores (le bruit qui gêne), le non-respect du règlement interne, les dégradations des parties communes, les visites externes non désirées, les vols et les cambriolages, et les problèmes causés par les animaux. En particulier, la nuisance sonore - sous toutes ses formes - est un mal qui pèse sur la vie des copropriétés et qui peut affecter profondément les habitants (qui aspirent au calme et à la tranquillité).

Les interactions entre voisins et la capacité à résoudre les problèmes dépendent de la bonne volonté, mais aussi du caractère et de la maturité de chacun. Qui n’a pas déjà fuit devant un problème ? Qui n’a pas déjà ressenti de la gêne ou la crainte d’aller sonner chez son voisin pour recadrer une situation délicate ? Qui n’a pas décidé de « laisser tomber » et de prendre sur soi devant la récurrence des incivilités de certains ? La qualité de vie en copropriété peut alors se détériorer, et les habitants les moins solides en souffrir.

Il est donc nécessaire de donner la possibilité à chacun de s’exprimer et de faire remonter les problèmes sans que cela ne devienne une épreuve psychologique. La communication globale est la solution : donner à tous les résidents la possibilité de communiquer, trouver et échanger des informations, informer et alerter les autres, réclamer de l’assistance ou de l’aide. Les interactions doivent donc être rendues possibles entre les résidents, entre locataires et bailleurs, entre résidents et membres du conseil syndical, entre copropriétaires, et entre le conseil syndical et le syndic. Des outils informatiques modernes peuvent être utilisés pour satisfaire ce besoin.